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Fédération SUD Collectivités Territoriales : Chaos à Gao, première partie

SUD Collectivités Territoriales de Saint-Herblain

Chaos à Gao, première partie

Les agent.es du Sillon sont K.O. , la Ville continue à marquer CSC...
Et pour cause !
Le Syndicat SUD a dénoncé cette situation dramatique à de nombreuses reprises, mais la Ville reste sourde à nos alertes, et plus grave encore à celles des agent.es complètement abandonné.es à leur sort.

Publié le 12 juillet 2022

La gravité exponentielle de la situation le dispute à la honte d’une collectivité qui essaye de cacher autant que faire se peut chaque incident et en profite pour se dédouaner en accusant notre syndicat de créer un climat anxiogène autour des agent.es.

Une aimable plaisanterie nous répondrez-vous, ils n’oseraient pas ! Et si Messieurs Mesdames, ils osent !
Imaginez qu’il y a eu un CHSCT sur le sujet très récemment, le lendemain du communiqué de SUD qui soulignait la sympathique Modestie revendiquée par la direction générale.

D’habitude la Ville met un temps infini à pondre des Procès-Verbaux sur les instances. Combien de temps ? Ben... deux ans par exemple... vous avez un CT en 2019, le PV sort en 2021. Sympatoche pour les archivistes amateurs invétérés ; comique pour les autres, tout le monde s’y retrouve.

Mais là, soudainement, un CR Ville du CHSCT concernant GAO sort non pas 2 ans après, ni même 2 mois, mais 2 heures ! Dacodac, ça fait quand-même 120 minutes, et même 7200 secondes, ça chiffre !
Pourquoi cette soudaine promptitude quasi brutale ? Pour balancer quatre lignes en rouge vilipendant le syndicat SUD coupable de bafouer le dialogue social et de secouer les fauteuils de velours des élu.es et de la direction générale.

Chuuuuuuut ! On a dit chut ! Tout va bien à Gao ! La preuve les agent.es ne veulent pas partir !

Le DGA l’a affirmé aux agent.es lors de la grande réunion de service. Ouf d’ailleurs, puisque « le droit de retrait n’est juridiquement pas recevable » (sic).

Plus c’est gros, plus ça passe. Durant ce CHSCT l’élu au personnel et la DG se sont relayés pour attaquer durement le syndicat SUD, coupable de mensonges éhontés. Nous reconnaissons notre culpabilité : nous brisons cette Omerta monumentale, ce déni de réalité : d’ailleurs si vous vous promenez dans le parc de la Bégraisière, ne vous étonnez pas d’y croiser nombres d’autruches sans tête : c’est qu’elles sont enfouies dans le sable du Parc. Et si vous apercevez de gros trous, vous comprendrez pourquoi il ne s’agit pas de taupes. Les élu.es et autres pontes de la Ville sont des sportifs adeptes du camouflage.

Car malheureusement c’est faux : les agent.es veulent quitter Gao. D’ailleurs une bibliothécaire a écrit un remarquable courrier au Maire, décrivant cette situation terrible et sans issue pour des agents effrayés, sans parler d’usagers qui ne veulent plus revenir dans ce lieu devenu réellement dangereux. Cette médiathèque est en train d’être désertée de ses usager.es par la faute d’une bande qui terrorise les lieux publics du quartier... et d’une cohorte d’élu.es qui refuse d’exclure ces fauteurs de troubles de la médiathèque. L’impunité règne.

Des élu.es donneurs de leçon qui font la morale à ce sujet confortablement installés à l’abri dans leurs bureaux. Nous leur proposons d’échanger leurs places avec les bibliothécaires, afin qu’ils puissent à leur tour chaque jour risquer d’essuyer des jets de pierres accompagnés d’insultes, de voir leur nom tagué devant l’entré avec la mention « fils de pute » accolée.

Notre collègue ayant écrit au maire a décidé de quitter cette médiathèque, puisque la mairie préfère laisser les coudées franches aux petites terreurs qui se baladent tranquillement avec des couteaux.
Elle lui a rappelé une évidence qui semble oubliée de tous : « je suis une bibliothécaire ».

Bel écho au CHSCT quand les élu.es SUD ont rappelé à la Ville qu’un bibliothécaire ne remplace pas les parents ; il n’est pas éducateur/animateur... et autre chose encore ? Si un bibliothécaire accompagne les usager.es dans leurs démarches ou recherches, il n’est pas là pour faire toute leur éducation.
Vous n’imaginez pas la réaction de dédain des deux membres présents de la DG et de l’élu au personnel à ce moment-là...

Nous, -pauvre petit personnel- n’avions rien compris aux missions incombant de facto au métier d’agent bibliothécaire de la fonction publique.. Du dédain, de la condescendance prononcée même, pour ne pas dire du mépris… Nous vous prions d’excuser notre idiotie.

C’est vrai, nous attendons impatiemment les prochaines publications savoureuses de postes pour les futurs bibliothécaires à Gao :
« Recherche bibliothécaire/ludothécaire/animateur/éducateur/vigile doté d’une solide expérience dans chacun de ces domaines et d’une ceinture noire de karaté ; bref, un agent public polyvalent amateur de violence et de conflits sans fin ». Les candidats vont se bousculer au portillon...

Ah au fait ce K.O. au CSC, c’est quoi ?

C’est une agente qui s’est pris des coups de poings jeudi dernier par un des larrons de la bande. Tout simplement, tranquillement !

La Ville a été obligée de le signaler aux élu.es CHSCT du syndicat SUD, c’est le règlement... elle avait tendance à oublier de le faire, mais nous lui avons rappelé ses obligations légales... nous savons tous depuis l’application des 1607H à quel point la Ville est légaliste, nous étions donc rassurés !

Il y a un vigile au CSC ? Non. Il y en a juste un à GAO, mais rassurez vous cette iniquité cessera le premier septembre quand il n’y en aura plus du tout.Tout le monde doit avoir la même chance de se prendre des coups de poing dans le thorax, que diable !

Quand la situation s’est dégradée à GAO, la direction a fait comprendre aux agents de ne pas ébruiter la chose à leurs collègues des autres bibliothèques. Il n’y a plus LaBibliothèque, réseau uni, mais un « chacun pour soi » de bon aloi.

Durant le CHSCT la Ville a rappelé que les différents services du quartier du sillon devraient travailler main dans la main face à ces difficultés communes.

Curieusement, quand une agente du sillon a reçu des coups de poing jeudi dernier l’information inter-services est tombée en panne. Heureusement que le syndicat SUD est là pour tenter de fissurer cette Omerta façonnée au béton.

Ah oups pardon il ne faut surtout rien dire.

Le syndicat SUD va devoir alerter la presse. Un article est paru jeudi sur le sillon (une réédition en 33T évidemment) dans le plus pur style chantant : « tout va bien Madame la Châtelaine, heu la Marquise » !
En juillet 2012, suite à la violente agression d’un animateur dans le quartier, le directeur de cabinet, aujourd’hui DGA, déclarait dans Ouest-France qu’il s’agissait d’un « épiphénomène ». Un épi qui fait aujourd’hui se dresser les cheveux sur la tête. Le phénomène est récurrent, et la Ville ne fait rien. Elle avoue son impuissance, mais ne se gène pas pour accuser Sud de ne pas proposer de solutions, ce qui est pour le moins paradoxal.

On veut former les agent.es pour qu’ils apprennent à gérer ces situations de violence. Certains de ces agent.es ont des problèmes de santé. Cette semaine encore une ludothécaire en temps partiel thérapeutique a dû s’interposer devant un jeune individu agressif et menaçant.

Une mère de famille a déclaré qu’elle ne viendrait plus dans cette médiathèque désormais. Les insultes et menacent fusent, aussi bien envers les usager.es qu’envers les agent .es.

Tiens on ne le répétera pas assez : jeudi dernier une agente du CSC Sillon, une femme, a été frappée à coups de pied et coups de poing, pendant que dans le journal sortait un article sur la réussite d’une animation.

A Gao encore une usagère a peur de revenir et évoque l’idée d’emprunter la voiture de son mari pour continuer à fréquenter incognito ce lieu en perdition.
La population est outrée, voici d’ailleurs un avis datant de quelques jours que vous pouvez trouver sur google (vous nous direz en ce moment la devise pour les agents du quartier c’est « ferme ta google et bosse ! » :

cel ovitch
1 avis

Je ne sais pas si je retournerai à cette médiathèque avec mes enfants. Les jeunes la squattent en bandes avec une absence totale de respect du personnel et des usagers. Pire, ils se bagarrent carrément et gare à ceux qui osent s’interposer. Encore un exemple vécu aujourd’hui, combien chaque année ? Tout mon respect au personnel qui vient travailler chaque jour dans ces conditions. Puissent les assos de quartier et les décideurs trouver sans tarder des solutions concrètes pour restaurer l’accès à la culture dans des conditions acceptables pour tous. Au travail !

Visité en juillet

Pendant ce temps un agent de Gao se retrouve tellement tenaillé par l’angoisse qu’il est incapable de conduire sa voiture et doit demander qu’on le fasse pour lui ! La boule au ventre est une doctrine des agent.es du quartier. Ils vivent avec comme une tumeur qui les ronge dans l’indifférence de la tutelle.
Les Chevaliers de la Table Ronde, les champi(gn)ons des réunions moisies, qu’attendent donc les pontes de la Ville, les Lancelot de la Claque, pour protéger les agent.es ??

Combien de fois faudra t-il rappeler que les risques psycho-sociaux mènent aux maladies graves, aux dépressions, sans parler des agressions physiques, bien-sûr ?!

Ce déni de réalité est proprement inouï, il est honteux, et totalement irresponsable de la part de la tutelle. On l’avait bien compris, on l’avait déjà souligné, les agent.es ne sont rien, enfin si, des citrons pressés pour parfumer et saupoudrer le service public .

Un.e agent.e = un pion, c’est la politique de l’échec au Sillon.

Des revendications nous en avons bien-sûr.

En premier lieu reconduire le vigile à Gao jusqu’à ce que la situation s’améliore significativement, même si cela doit prendre des années. Car oui il y a de bonnes raisons de le garder, c’est même une nécessité !
Le médecin du travail l’a recommandé lors du CHSCT, mais curieusement cela n’apparaît pas dans le PV de la Ville qui préfère écharper SUD.

Si la Ville ne revient pas sur sa décision de supprimer le vigile à Gao fin août, nous considérerons qu’au vu de la situation elle mettrait en toute connaissance de cause les agent.es en danger. Nous demandons également qu’un autre vigile soit posté au CSC du Sillon. Il serait également judicieux de pérenniser ces postes de vigile et de les faire moins tourner. Selon les témoignages des agent.es certains sont plus adaptés que d’autres pour gérer cette situation très particulière en limitant les tensions.

A la médiathèque Gao nous demandons le recrutement de 2 médiateurs à plein temps, des vrais médiateurs qui n’auraient pas de missions de bibliothécaires, qui se consacreraient à 100% aux missions de leur métier.
Rappelons que c’est l’hécatombe à Gao, contrairement à ce que la Ville a voulu faire croire. Les agent.es sont au bout du rouleau, et au moins trois d’entre eux souhaitent partir le plus vite possible. Les autres collègues du réseau ne veulent plus aller faire du service posté dans cette médiathèque.

Les départs se sont succédés à vitesse grand V ces dernières années.

Certain.es arrivaient plus au moins à calmer momentanément quelques individus agressifs : ils ont fini par partir désabusés.

Et on ne parle pas des rares qui souhaitent rester et qu’on met dehors (cf la collègue à l’aise avec les fauteurs de troubles qui a été éjectée de Gao sans ménagement au printemps) ! Surtout s’ils ont l’habitude de faire face à ce genre d’individus ! Tant qu’à faire, autant chasser les compétences sociales utiles !
Et mieux encore, comme nous l’avons déjà évoqué, la Ville a été à deux doigts de sanctionner les agent.es de Gao désespéré.es et toujours plus fragilisé.es quand ils ont eu quand ils ont eu l’outrecuidance de monter et signer une pétition réclamant le retour de cette collègue.

Mais ça la Ville n’en a cure, parce que quand on dirige, on a raison. On a même raison d’avoir tort. C’est sûrement un sentiment délicieux à éprouver. On se sert les coudes, ça s’appelle de l’entre-soi.

Le Vigile doit donc être maintenu jusqu’à ce que le travail des médiateurs commence à porter ses fruits, en espérant que cela soit efficace.

Nous demandons également l’exclusion pour une très longue durée -au moins un an- des fauteurs de troubles qui sont des individus dangereux et imprévisibles.

Sauf bien-sûr si les Chevaliers des Réunionites Aiguës de la Mairie décident d’intervertir les rôles et de devenir bibliothécaires et ludothécaires à Gao jusqu’à ce que les troubles cessent et que cette médiathèque redevienne une médiathèque, et non plus un lieu de terreur.

Mesdames et Messieurs les élu.e.s avez-vous vraiment conscience de ce danger quotidien qui plane dans ces lieux jusqu’à menacer la santé des agent.es, peut-être sur du long terme pour certains ?

Le syndicat SUD vous parle du réel, des personnes en détresse, de leur être intérieur tellement contracté qu’ils en arrivent à ne plus pouvoir conduire leur voiture ou ne pas dormir, ou...
Vous imaginez ce que c’est que de voir des individus vous cracher dessus, vous insulter, brandir des couteaux ?…

Des individus vous frapper ??

La collègue du CSC a été rouée de coups pendant son travail, et l’individu responsable peut se promener tranquillement à la médiathèque parce qu’il s’est excusé... d’y avoir au préalable insulté agent.e.s et usager.es de passage...

Et, tenez-vous bien, le DAC a envoyé un message à certains agent.es pour leur expliquer qu’on pouvait laisser cet individu déambuler tranquillement dans la médiathèque... puisque il s’était excusé... « Vous reprendrez bien une bordée d’insultes ? ». Ce même individu qui allait juste après frapper la collègue du CSC... nous pourrions trouver ça risible si ce n’était pas si grave.

Nous revendiquons également une baisse pérenne des horaires d’ouverture de la médiathèque Gao. Et oui, il faut toucher à ce qui est sacré pour les élu.es, sacré au point d’abîmer la santé des agent.es.

Le réseau La________________________Bibliothèque est certes très étendu, formidable, dynamique, en un mot une fierté pour la Ville, mais à quel prix ?? Au prix de la Chair à canon, celle des agent.es.

Ils trinquent. Et pas à l’apéro. Car non seulement ils doivent faire face à l’agressivité d’une bande d’individus dangereux, sachant qu’ils ne sont que des bibliothécaires et des ludothécaires, mais en plus ils sont surchargés de travail, de missions qui se superposent les unes aux autres, il faut bien faire des économies !
Rappelons à tous que les finances de la Ville de Saint-Herblain sont très saines, très largement supérieure à la moyenne des Villes en France. De l’argent il y en a !

Les agressions se multiplient dans tout le quartier du Sillon, la Médiathèque et le CSC devraient être fermés jusqu’à nouvel ordre, mais malheureusement les agent.es n’osent pas utiliser leur droit de retrait plus que légitime, intimidés qu’ils sont par une direction générale et un DAC qui leurs serinent que c’est juridiquement irrecevable, et qu’ils risquent d’être sanctionnés pour abandon de poste.

C’est un mensonge évidemment. Le droit de retrait est non seulement recevable, mais il est actuellement plus que justifié au vu de la dangerosité de la situation. On croit rêver, et pourtant ce n’est qu’une réalité délirante, ubuesque, banalisée chaque jour un peu plus.

Le syndicat SUD demande à la Ville de se saisir à bras-le-corps de ce très grave problème qui met en danger les agents ainsi que de nombreux citoyen.nes herblinois.es fréquentant ce Service Public. Et merci à la Ville de cesser de jouer les vierges effarouché.es parce que Sud vous secoue les puces. La violence de l’inertie et de l’indifférence manifestée envers des agent.es désemparé.es est autrement plus préoccupante.

Les bibliothécaires et ludothécaires de Saint-Herblain ne sont ni des éducateurs spécialisés, ni des policiers municipaux... à chacun son métier. Ils et elles doivent pouvoir travailler sereinement sur des missions en adéquation avec leurs compétences.

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