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Fédération SUD Collectivités Territoriales : Coronavirus : le cynisme des puissants

Coronavirus : le cynisme des puissants

Le refus de repousser les élections municipales, l’absence de tests systématiques du Covid 19 démontrent le cynisme d’un gouvernement qui a déjà abandonné la population à son sort pour privilégier une logique politicienne et maintenir son pouvoir coûte que coûte. L’enjeu démocratique invoqué par le couple Macron-Philippe ne tient pas la route, des élections municipales ont déjà été repoussées de 2007 à 2008 pour des raisons de "calendrier électoral trop chargé" (sic) et aujourd’hui on nous ferait croire que la démocratie serait en danger si nous n’allions pas voter ? Mais de qui se moque-t-on ?

Publié le 16 mars 2020

Jamais l’expression « choisir entre la peste et le choléra » n’aura été autant d’actualité, entre le risque de contamination dans les bureaux de vote, véritable mise en danger d’autrui volontairement perpétrée par le gouvernement, et le risque de laisser la place à des « élus », si mal élus, mais tout aussi dangereux pour notre société.

Quant à l’absence de tests systématiques, c’est une logique financière qui régit cette décision, le coût de cette mesure utilisée serait prohibitif dans un système capitaliste où le profit passe avant la santé de la population, où le système de santé à bout de souffle ne peut plus absorber l’afflux de malades. Alors cyniquement du haut de leur tour d’ivoire, les puissants décident qu’il y aura un certain nombre de morts inévitables et renvoie la responsabilité du choix de vie ou de mort des malades aux seul.es médecins !!!

Macron et Philippe, toujours serviteurs du système, choisissent de sacrifier les milliers de victimes potentielles de la pandémie, mais si les chiffres sont trop importants, ce sera parce que les français n’auront pas suivi les consignes. La crise sanitaire du coronavirus met crument en évidence les logiques du système. Jusqu’à ces derniers jours en renvoyant la propagation du virus à la responsabilité de chacun.e, il s’agissait surtout de ne rien faire pour brider le fonctionnement habituel de l’économie, de ne pas remettre en cause les profits des entreprises et de leurs actionnaires.

Ainsi à PSA Mulhouse, la direction est allée jusqu’à cacher une contamination pour continuer à faire tourner la production. Des pharmacies spéculaient sur le prix du gel, jusqu’à ce que le gouvernement en encadre le tarif, ce qu’il refuse de faire pour les loyers ! Cerise sur le gâteau, les moyens financiers qui manquent tant à nos services publics, à nos salaires… seront mobilisés pour soutenir les entreprises, avant que nos impôts ne servent à financer le système financier… si le crash boursier annoncé se confirme ! Par contre, pour les salarié.es, c’est chômage technique !

Après avoir massacré notre système de santé publique, par la fermeture d’hôpitaux, de lits, d’emplois dans une logique de rationnement des soins, au profit d’une santé privée toujours plus inaccessible, le président en appelle à la mobilisation des soignant.e.s. Quel mépris ! Nous risquons de prendre rapidement conscience de la pénurie, malgré les nombreuses alertes lancées par les personnels. La crise sanitaire annoncée, n’est pas la crise du coronavirus, c’est la crise de choix politiques dramatiques, pour les soignant.e.s comme pour les malades.

Avec le stade 3 de la pandémie, Macron ferme les crèches, les écoles, les collèges, les universités et tous les commerces non essentiels ! Les agent.es de la fonction publique territoriale sont aussi en première ligne : dans les EHPAD, pendant le scrutin des municipales, à l’accueil des collectivités, au nettoyage des espaces publics...Les décisions de fermeture sont gérées de façon locale, faute de préconisations du gouvernement. Plus que jamais les inégalités sur le territoire sont criantes. La fédération SUDCT exige que les employeurs territoriaux ferment l’ensemble des services publics locaux ne relevant pas d’un caractère d’urgence !

Des CHSCT doivent être convoqués partout en visio-conférence ! Les agent.e.s, quel que soit leur statut (contractuel.le.s, vacataires…), doivent bénéficier des mêmes autorisations spéciales d’absence, sans remise en cause de leurs revenus, ni de leurs droits. Et dans les services maintenus du fait de leur nécessité sociale, les agent.e.s doivent bénéficier immédiatement de toutes les protections. Nous en sommes loin, très loin. Et quand les conditions de sécurité ne sont pas réunies, nous appelons l’ensemble des agent.e.s concerné.e.s à mettre en oeuvre leur droit de retrait ! La fédération SUD CT adresse tout son soutien aux agent.e.s qui dès lundi prendront leur responsabilités en remplissant les missions de service public dont notre société a besoin. Pour le coronavirus, comme pour les retraites, pour les services publics, pour les salaires, … il est grand temps de saisir les profits exorbitants des grandes entreprises, et de taxer à une juste proportion les hauts salaires !

Le 16 mars 2020