31 corps de ont été repêchés au large de Calais mercredi 24 novembre, après le naufrage de leur embarcation de fortune. Ces bateaux en plastique, sur lesquels nos enfants jouent l’été à la plage, servent à d’autres pour essayer de survivre. D’autres corps seront probablement retrouvés dans les prochaines heures. Toutes ces personnes vont rejoindre les milliers de mort.es qui tapissent chaque année le fond des mers et océans, ou les montagnes des Alpes.
31 femmes, hommes, enfants sont mort.es pour rejoindre l’Angleterre, pour échapper à la misère, pour fuir les guerres, les tyrans, les crises climatiques … pour rejoindre leurs familles.
Nous sommes tristes ! Nous sommes en colère !
Nous ne supportons plus l’hypocrisie et les larmes de crocodiles de nos dirigeant.es, et notamment de Darmanin ministre de l’intérieur, organisateur de la chasse aux migrant.es, de la destruction de leurs campements, de leurs tentes, de leurs biens…
Nous ne supportons plus les Murs de cette Europe forteresse sur lesquels viennent se fracasser les réfugié.es ! Alors que le gouvernement simule l’indignation face au mur construit en Pologne… Que dire des multiples barrières, de plus de 4m parfois, et des barbelés érigés depuis 2016 par le même gouvernement à Calais et sur la côte d’Opale qui mettent davantage en danger les exilé·es en les poussant à n’emprunter que de frêles embarcations pour tenter de passer par la mer !
Nous ne supportons plus l’exploitation éhontée de la main d’œuvre « clandestine », comme le mettent en visibilité les luttes actuelles des travailleurs-euses sans-papiers.
Nous ne supportons plus les entraves administratives des préfectures pour empêcher toute régularisation ou renouvellement de titres de séjour.
Nous ne supportons plus le racisme des Zemmour, Le Pen, Ciotti… et autres populistes candidat.es à la présidentielle, amplifié avec servilité par de trop nombreux médias, surfant sur le malheur des réfugié·es.
Que faire ?
Il faut Immédiatement :
- mettre à l’abri tous les exilé·es qui se présentent à nos frontières en mobilisant toutes les ressources disponibles et notamment nos services publics et les associations, les millions de logements vides, rouvrir les écoles qui ferment…
- accélérer les processus de régularisation et faciliter l’accompagnement administratif,
- cesser toute chasse aux exilé·es et violences policières.
Gérer l’urgence ne suffira pas. Dans nos syndicats, nos entreprises, nos associations, nos quartiers… il nous faut engager le débat permettant d’analyser les causes de la migration, ici et là-bas, pour construire ensemble un monde débarrassé de l’exploitation, de la mise en concurrence, des politiques migratoires racistes, de l’ignorance, de la peur de l’autre.
Chacun·e d’entre nous se jetterait aussi sur les routes si notre vie et celle de nos familles le com-mandait. Construisons un monde de sororité, de fraternité, solidaire.