ÉDITO
MACRONISME 3.0 : ON PREND UN JEUNE ET ON RECOMMENCE !
Il aura fallu 1 mois au nouveau locataire de Matignon pour enfin nous délivrer l’intégralité de son Gouvernement.
Waouh ! la fonction publique n’est pas reléguée dans le périmètre d’un autre ministère et Guérini sauve sa tête. Cela ne répond en aucun cas aux attentes des fonctionnaires et notamment dans la territoriale. L’augmentation de 5 points d’indices consentie en janvier passe inaperçue : 4,61 euros brut, soit 19,53 euros net mensuels. Ces quelques miettes ne suffisent pas à compenser l’inflation toujours galopante ! Seule une augmentation de 85 points permettrait de lutter contre les fins de mois difficiles qui commencent le 5.
Pourtant Guérini a de grands projets pour nous :
« améliorer la qualité de vie au travail de chacun » ou « renforcer le service rendu aux concitoyens » voire « approfondir le sens des missions »… Et bla-bla bla et bla-bla bla…
La bonne blague du pompier pyromane qui, tout en détruisant nos services publics appelle à les renforcer !
Lorsqu’il est interrogé sur le concept du « mérite », il prétend « qu’on peut mettre davantage de mérite à tous les étages dans la fonction publique […]. ».
Il souhaite « rendre de la liberté aux employeurs, pour pouvoir définir le mérite. »… Comme si nos employeurs dans les collectivités territoriales n’avaient pas assez de libertés et ne s’affranchissaient déjà des règles statutaires ! Alors que nos services publics ne peuvent reposer que sur la coopération de ses agent·es, le gouvernement obsédé par la « loi » du marché impose la mise en concurrence de tous·tes contre tous·tes.
Il nous annonce aussi le licenciement pour insuffisance professionnelle, « s’il y a une réelle insuffisance professionnelle, ça semble logique de pouvoir licencier un agent… ».
À quand l’insuffisance professionnelle pour les Ministres et nos élu·es employeurs ?
Pas de tabou pour Guérini qui ose tout en affirmant que « parler de performance quand on est ministre de la Fonction publique, ça ne me semble pas être un gros mot », « parce que derrière, il y a des Français qui veulent des services publics de qualité. » Notons au passage que pour lui, la France se résume aux français ! Oublié·e·s les françaises et le reste de la population d’origine étrangère.
La pénurie de moyens sciemment organisée et la perte de sens qui génèrent la souffrance au boulot et donc des services publics dégradés… Ils ne tiennent plus que sur le seul dévouement de leurs agent·es, le plus souvent au détriment de leur santé mentale et physique.
Le gouvernement fait mine d’oublier nos revendications qui s’accumulent depuis de nombreuses années : salaires trop bas, sous effectifs, fermetures de services, dégradation des conditions de travail, service public en voie de disparition, indexation des salaires sur l’inflation.