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Fédération SUD Collectivités Territoriales : Affaire Geneviève Legay : à Lyon le 11 janvier 2024, faisons le procès des violences policières.

Affaire Geneviève Legay : à Lyon le 11 janvier 2024, faisons le procès des violences policières.

Publié le 24 décembre 2023

Jeudi 11 janvier aura lieu le procès du commissaire Rabah Souchi, qui avait ordonné la charge policière ayant gravement blessé Geneviève Legay, le 23 mars 2019 à Nice, lors d’une manifestation de Gilets Jaunes. Grâce au travail des avocat·es de Geneviève et de la presse, mais aussi grâce à la mobilisation d’Attac, nous avons notamment obtenu le dépaysement de l’affaire à Lyon, la mutation-sanction du procureur de Nice, et, enfin, ce procès. Ce sera un procès historique, car c’est la première fois depuis 70 ans qu’un donneur d’ordre devra rendre des comptes devant la justice.

Rappel des faits :
Nice, place Garibaldi, le samedi 23 mars 2019 : A la veille de l’accueil en grande pompe du dictateur Chinois Xi Jinping par Emmanuel Macron, et en plein mouvement social des Gilets Jaunes, une foule clairsemée, moins nombreuses que les forces de l’ordre, se rassemble pour manifester son indignation.
À la manœuvre, mégaphone à la main, ceint de son écharpe bleu-blanc-rouge, le commissaire divisionnaire Rabah Souchi. qui, contre une foule pacifique, fera preuve d’une brutalité féroce.

Dès 11h, les premières arrestations commencent. Et, à 11h40, lors d’une charge à laquelle les gendarmes présents, quant à eux, refusent de participer, Geneviève Legay, 73 ans, gilet jaune et porte parole d’ATTAC 06, tombe au sol, le crâne fracassé.

Les street médics sont empêché.e.s d’intervenir, puis… arrêté.e.s.
Avec cinq fractures et un traumatisme crânien très grave, Geneviève est restée 48 heures avec son pronostic vital engagé. Ils ont dit à ses filles qu’elle allait mourir…

Alors que Geneviève reste plusieurs mois à l’hôpital, commence alors le feuilleton de l’affaire d’État Legay. On apprend que l’enquête sur cette agression a été confiée à Hélène Pedoya, qui n’est autre que la compagne de Souchi, et qui de plus était elle aussi présente ce jour-là pour assurer le supposé « maintien de l’ordre ». Alerté sur ce point, le procureur général de Nice, Jean-Michel Prêtre, assure dans un premier temps auprès de Mediapart « ne pas voir en quoi cela pose problème. » Il sera rapidement avéré que ce même procureur, qui avait affirmé que Geneviève n’avait « pas été en contact avec les forces de l’ordre », avait assisté à toute la scène depuis le centre du supervision urbain (CSU) et donc sciemment menti pour, dira-t-il, « couvrir » le président de la république. Les pouvoirs locaux évoqueront ensuite un « plot » qui serait responsable des blessures, quoique la flaque de sang dans laquelle baignait la militante n’ait pu être causée que par un coup de matraque adressé à la verticale. Et Macron enfoncera finalement le dernier clou en lui souhaitant « un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse ».

Geneviève, qui garde encore aujourd’hui de graves séquelles de cette agression, n’est pas seule à avoir subi des violences ce jour-là, l’après-midi a été très brutal aussi. Y compris donc à la manifestation de 14 h à la gare, qui était déclarée et acceptée, mais ça n’a pas freiné Souchi ; il les a fait poursuivre, il y a eu une oreille arrachée, une épaule démise…

Justice pour Geneviève ! Justice pour toutes les victimes de violences policières !

En parallèle du procès, Attac organise un événement militant à la bourse du travail de Lyon (205 Place Guichard, Lyon 3e) le 11 janvier 2024 (de 9h30 à 19h30), avec pour mot d’ordre « Justice pour Geneviève Legay ! Justice pour toutes les victimes de violences policières ! ». Cette mobilisation vise à :

Montrer pourquoi l’affaire Geneviève Legay est un scandale d’État ; Faire le procès des violences policières, pour toutes les victimes n’ayant pas accès à un procès ; Expliquer nos revendications pour en finir avec les violences policières et ainsi poursuivre la mobilisation du 23 septembre ; Permettre de suivre le procès, avec des témoignages de personnes présentes au tribunal.

Programme sur le site d’ATTAC